• Tomoko Yoneda

    J'ai découvert les photo de Tomoko Yoneda il y a cinq ans lors du premier Printemps de septembre à Toulouse (j'en profite pour faire un peu de buzz autour de cet événement vraiment fabuleux qui était à l'époque, si je ne m'abuse, orchestré par un ex-claudette - ça, c'est pour le côté ex fans des sixties).

    Tomoko Yoneda fait ce que quasiment plus personne ne fait, de la peinture et du paysage, au point qu'elle se ferait sans doute jeter des Beaux-Arts en France si elle postulait. Le paysage, on a laissé tomber depuis Cézanne, laissant le créneau aux cartes postales et à la publicité pour cultiver notre sensibilité au monde qui nous entoure et pour ce qui est de la peinture, sorti de la brosse à chiotte plus rien n'a droit de cité (et pourtant Lucian Freud est toujours en vie, voir aussi du côté de Yan Pei-Ming c'est assez génial).

    J'avais été happé par une marine accrochée aux Beaux-Arts de Toulouse. Sans lumière rasante, on ne pouvait dire s'il s'agissait d'une photo ou d'une peinture. Mais l'essentiel n'est pas là. Il s'agissait en fait de la vue dont jouissait Josef Mengele dans son exil brésilien. C'est là toute l'énergie des photos de Tomoko Yoneda, elles ont une force que l'on croit purement esthétique, mais elles inspirent un malaise qui s'imisce au coeur du beau et du serein. Tout son travail se fait sur ce que contient le paysage de ce qui n'est plus. Un lagon foisonnant qui se révèle être un impact d'arme atomique, une page au travers des lunettes de Trotsky, un champ de blé qui se nourrit sur les tranchées de la Somme.

    Bref, si Tomoko Yoneda passait par là, qu'elle sache qu'on fait un bouquin avec elle quand elle veut. C'est la moindre des choses.


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